Remarquons tout d'abord que le site de RTE ECO2mix propose un accès à une évaluation du contenu CO2 des différentes sources d'électricité françaises. Le site indique en fait qu'il s'agit d'un contenu marginal du kWh, la source étant construite, l'extraction du combustible et la maintenance étant négligée — seul le contenu CO2 de la matière première utilisée par la source est retenue (0 gCO2/kWh pour l'éolien, 0 pour le photovoltaïque, 960 pour le charbon, 460 pour le gaz, 0  pour le nucléaire…).

 Ce n'est qu'une première évaluation succinte à partir du moment où les différentes sources ont des durées de vie différentes (20, 40, 60 ou même 100 ans) ou utilisent une matière première nécessitant extraction, préparation et gestion des déchets. C'est ici que l'analyse du cycle de vie (ACV) prend toute son importance.

Quel est le contenu moyen d'un kWh produit par une source donnée, compte tenu de l'histoire entière de la source ?

Il existe de nombreuses études sur ce sujet et nous renvoyons ici à un article de la publication Contrepoints contenant le tableau ci-dessous (et ses références scientifiques).

ACV éolienne 3 MW (exemple) nucléaire

hydraulique

charbon (moyenne)

charbon (supercritique) gaz (TaC) gaz  (CC)
ACV tCO2eq 5500            
ACV contenu gCO2/kWh 52 20 à 50 35 1000 850  600-700 450-600

Bien sûr à supposer que toutes les sources électriques deviennent neutres en contenu carbone quant à leur ACV (électricité à 0 gCO2/kWh pour tout construction des machines, extraction et préparation de la ressource…) les ACV du contenu par kWh diminuerait ; nous n'en sommes pas là !

Par contre il faut dès maintenant (à l'heure où les sources intermittentes, fatales, viennent à se substituer en quantité non négligeable à des sources pilotables) tenir compte du fait que l'électricité fatale augmente de facto le contenu CO2 des sources qu'elles remplacent (les usines étant construites, il s'agit alors du contenu du kWh marginal).

D'une certaine façon les promoteurs indiquent le contenu ACV de l'électricité éolienne : le contenu ACV d'une éolienne serait récupéré par l'évitement de l'usage d'autres ressources par sa production, ceci en 6 ou 7 ans.

Précisions exemplaires : les cas nord-américain

L'analyse de B. Durand, présenté sur le site de Sauvons le Climat, est une étude appronfondie des problèmes que va rencontrer la Loi de Transition Engertique dans son application au volet électrique.

En ce qui concerne les ACV des études ont été menées sur le continent nord-américain permettant de préciser et de comparer les diverses sources électriques. Les résultats sont en partie proposés par l'organisme Hydro-Québec, dont on utilise ici les données sous la forme de graphiques.

acv durand electrique

 Les séries bleues et vertes correspondent aux sources électriques respectivement dans leur mode de fabrication et production actuelle, et, pour la seconde, les processus améliorés, permettant une plus grande efficacité énergétique.

Les AVC fournis ici tiennent compte des durées de vie attendues pour les sources, telles que précisées plus haut.

Il est absolument nécessaire de bien réaliser qu'actuellement en Amérique du Nord les seules sources capables de permettre l'équilibre production/consommation sont ici rassemblées dans la colonne de gauche (base et pointe). [en France les centrales nucléaires participent aussi à cet équilibre.]