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Le parc éolien de Charly-sur-Marne sera-t-il mis à jour ? Le site est susceptible d'un « repowering », en remplacement des 11 machines, qui ont essayé de produire de l’électricité, à petite vitesse, vaille que vaille durant des années.

Mais le temps vient où les subventions accordées par le contrat passé ou que les espoirs d’un bon fonctionnement disparaissent. ENGIE green vous invite à sa deuxième permanence de découverte et de concertation

samedi 5 novembre, de 8h30 à 12h00

à la mairie de Charly-sur-Marne

l'annonce d'ENGIE

Ce qu'APPEISA a appris lors de sa visite

Le projet d'ENGIE green a pour but de procéder au renouvellement du parc éolien de la Picoterie (Charly-sur-Marne, Aisne)

11 éoliennes de 123 m de haut en bout de pale, 2 MW chacune (22  MW au total),

par

4 éoliennes de 180 m de haut, 5,7 MW chacune (22,8 MW au total).

Les promoteurs annoncent une espérance de production annuelle équivalente à 2300 heures (à plein régime), soit un facteur de charge d'un peu plus de 26 %.

Le choix du remplacement d'un parc de 11 machines, alignées, par 4 plus hautes est effectué pour des raisons

de biodiversité (les éoliennes sud et nord du parc actuel sont les plus proches des petits bois),

de nécessité d'éloignement des machines entre elles (trop proches les éoliennes se gênent),

d'amélioration du paysage : quelques grandes éoliennes sont considérées par le promoteur comme moins dommageables que de nombreuses plus petites. ENGIE green insistait sur le fait que, depuis les habitations du village de Charly-sur-Marne, les éoliennes nouvelles ne seraient pas plus visibles que les anciennes et, pour les autres lieux, que la disparition des éoliennes le plus au sud serait une amélioration de la protection paysagère de la vallée de la Marne (paysage emblématique reconnu, même par l'UNESCO).

Notre carte topographique [couleurs liées à l'altitude) ci-dessous montre les positions approximatives des éoliennes du projet, définies à partir d'une photo aérienne présentée à Charly.

[comme d'habitude nos cartes sont obtenues à partir de documents libres de droits, présentés dans notre page "droits d'auteur"].

Au niveau des nuisances acoustiques, le projet prévoit l'utilisation de pales avec serrations, la seule amélioration réelle depuis de nombreuses années. Le démantellement des anciennes éoliennes serait total, socles compris, selon les directives récentes.

APPEISA a insisté sur le fait que la prise en compte des nuisances sonores par l'ADEME, et par conséquent par les ONG se disant environnementales, et les promoteurs, est totalement déficiente. Nombreuses sont les observations de riverains, en France et sur l'ensemble du monde, notant la détérioration de la qualité de leurs environnements proches. Un exemple nous en a été donné par un habitant de Domptin, venu se renseigner auprès d'ENGIE ce samedi matin.

Cet habitant est installé à Domptin depuis cet été et a découvert l'importance de cette nuisance durant les nuits d'été. Tout d'abord avec les seules éoliennes de Charly-sur-Marne, puis une augmentation avec la mise en route du parc de Coupru. Il est à noter que les distances aux premières éoliennes depuis l'habitation sont… 1910 m en ce qui concerne la plus proche éolienne de Charly et 1710 m pour celle de Coupru.

Lors des études, les mesures des impacts sonores sont effectuées aux premières habitations à partir des éoliennes… non à longue distance, oubliant totalement l'importance des résonances sur les pentes, sur les habitations proches, sur le fait que l'on peut essayer de profiter des fenêtres ouvertes. Il serait bon que soient prises en compte les remarques de nombreux spécialistes.

Proche futur : ENGIE compte réaliser études acoustiques, mesures de vents assez rapidement de façon à compléter son dossier pour un dépôt en préfecture en 2023. Il est important de noter qu'un tel dossier de rnouvellement — diminution du nombre des éoliennes, augmentation de la hauteur de (un tout peit peu) moins de 50 % — laisse libre le Préfet d'ouvrir une enquête publique.

Un peu plus loin

De nombreux projets apparaissent sur des territoires du sud de l’Aisne… au nord de l’Ourcq, au-dessus de la Vesle… et aussi en Brie Champenoise (un mât est en place à Neuvy). L’éolien frappe partout.

En ce qui concerne l'autre parc que possède ENGIE sur le territoire d'Hautevesnes (02) le promoteur envisage de remplacer les 6 éoliennes de 121 m de haut par 6 de 180 m. Les éoliennes du parc existant sont plus écartées que celles du parc actuel de Charly mais les nouvelles devraient être un peu plus écartées. Bloquées par le parc de Priez-Courchamps l'extension se ferait vers le sud : soit, juste au-dessus du Clignon !… C'est du moins ce que nous avons appris… le dossier est, là aussi, en préparation.

Un cadre général des projets mis à jour

Puisque les études préalables ont été réalisées, puisque les pouvoirs publics avaient affirmé la nécessité de promouvoir l’éolien dans la cadre de la Programmation Pluriannuelle de l'Energie 2020-2028, PPE finalement reconnue totalement inadaptée du fait de la crise mondiale créée par la crise russo-ukrainienne, menant à la découverte par les élus et le public de la faiblesse de toutes les projections que croyaient pouvoir faire les organismes énergéticiens publics ADEME et RTE (RTE un peu moins, mais quand même), bercés depuis des années par les sirènes (au sens mythologique) de maintes organisations non-gouvernementales, qui s’affirment écologistes, détentrices du savoir…

… alors se créent des conditions d'un développement effréné de l'éolien. Ce développement est dû en particulier à un “en même temps” d'un réquilibrage vers le pro-nucléaire (partiel quand même) du Président de la République et des plus hautes instances gouvernementales : amoindrissement des possibilités de recours, de protections environnementales, tentatives de simplifier les procédures pour les petits parcs… tout en conservant la distance des 500 m de protection vis à vis des habitations des riverains alors que les hauteurs hors-tout des éoliennes continuent de grimper, atteignant maintenant 240 m. On peut y ajouter très récemment l'abandon provisoire des mesures de bridages.

Les bonnes âmes ne manquent pas pour essayer de défendre le développement éolien. Des paysagistes, sans en donner la recette pratique, espèrent rendre sages les conflits entre éolien et anti-éolien (méchants pronucléaires) en misant sur la pédagogie d'un mix électrique ; lire par exemple les propos lénifiants de l'article "La sensibilité collective doit considérer l'énergie éolienne comme une évidence"

"Depuis l'automne 2021, les rapports et études de RTE, de l'Agence de la transition écologique (Ademe) et de l'association Négawatt ont tous montré que la transition énergétique sera fondée sur un mix comportant l'éolien dans tous les cas…"

Mais l'auteur paysagiste devrait s'interroger sur la solidité de ces rapports (RTE a pris du recul) et sur les conclusions à en tirer, quant aux besoins en nombre de ces éoliennes, aux besoins en financement (compte tenu du caractère intermittent de cette ressource) pour obtenir de l'électricité lorsque l'on en a besoin, aux besoins de ressources physiques en matériaux divers.

Mais l'auteur devrait aussi s'inquiéter de la destruction du paysages proches et lointains par l'implantation des dizaines de milliers d'éoliennes terrestres programmées… sauf à considérer la nature comme totalement maléable, sauf à considérer que la défense de la biodiversité (l'Homo sapiens appartient de fait à celle-ci) ne concerne pas les humains susceptibles d'accepter de gré ou de force, de façon irréfléchie, de transformer paysages reconnus, ou non, sites naturels, zones natura-2000, en paysage "agricole-éolien".