Introduction

Sur les pages du site de Nordex présentant le projet Rocourt-St-Martin/Armentières l’ont trouve, outre les généralités que chaque promoteur éolien va chercher en particulier sur les documents de l’ADEME, des pages de réponses à des questions posées par les personnes venues aux réunions organisées dans les deux communes par le promoteur pour éclairer et rassurer les habitants.

Bien sûr ces questions, ces réponses et ces commentaires ne sont pas propres à ce seul projet, mais apparaissent en filigrane dans nombre de réunions autour des projets.

remarque : au 15/10/2018 cette page internet n'est pas complète. Aux remarques sur les nuisances sonores et paysagères, viendront se rattacher des paragraphes concernant le fonctionnement de l'éolienne, la vente d'électricité, l'évitement de CO2, l'indépendance énergétique… et des remarques sur le développement des emplois locaux.


La moindre des choses serait, pour les développeurs et surtout les élus, à divers niveaux…et  les propriétaires terriens susceptibles de signer des baux de découvrir et relire le récent rapport de l'Académie Nationale de Médecine de mai 2017, portant sur les Nuisances sanitaires des éoliennes terrestres.

Liste des questions

La question des paysages – Les éoliennes font-elles du bruit ? – Y a-t-il des infrasons ? – Y aura-t-il un impact sur le prix de l'immobilier ? – L'éolien est-elle une énergie subventionnée ? – Les éoliennes produisent-elles moins en hiver ? – Les riverains des parcs peuvent-ils bénéficier d'avantages sur les prix d'électricité ? – A quel prix, et selon quelles méthodologie l'électricité produite est-elle vendue, et à qui ? – Pourquoi installer des éoliennes à Armentières et Rocourt ? – Pour le bénéfice environnementalPour garantir une indépendance énergétiqueElles créent des emplois locaux;

Référence du site Armentières/Rocourt-St-Martin (02) : NORDEX

Le projet en quelques chiffres (issus des fiches de présentation)

cases grises : comporte des chiffres directement traduits des pages internet du dossier Nordex.
cases jaunes : valeurs déduites des précédentes. Ces valeurs interviennent à différents endroits des réponses aux questions.

site (département) [année]

type

puissance du parc (MW)

production indiquée /an (GWh)

CO2 évité indiqué /an (tCO2)

habitants dont c’est la consommation

hauteur (m) mât/pale

facteur de charge (année 8760 h)

gCO2 évités/kWh/an

production (MWh)/habitant cité/an

Rocourt/Armentières (02) [proj. 2018]

Nordex 3 MW ?

15

37

17000

17600

92/165

0,28

459,46

2,10

Nous reprenons ici quelques aspects de ces réponses en ajoutant des remarques sur les réponses apportées – réponses très souvent peu précises, de temps en temps erronées. En toute rigueur il est nécessaire d’avoir à l’esprit que l’ADEME, organisme de l'Etat, est fortement historiquement liée au Syndicat d’Energies Renouvelables… et, par ailleurs, qu’il est difficile pour un organisme d’état de présenter exhaustivement le pour et le contre – le pour ayant été voté par les assemblées !

Commençons par rappeler une phrase extraite d’un dossier d’EP d’un projet NORDEX

“En premier lieu, nous souhaitons rappeler que la réglementation en vigueur interdit toute implantation éolienne à moins de 500m des zones habitées. Conscients que cet éloignement reste faible dans le cas d’éoliennes de 150m de haut et de 3MW, il a été choisi d’appliquer une distance de recul sur ce projet d’au minimum 1000m de toute habitation.”

Bien sûr, il s'agissait de bien habiller un dossier d'EP donné (Epine Marie Madeleine, NORDEX)

Nuisances sonores

“… La réglementation prévoit qu’un parc éolien ne doit pas générer une émergence de plus de 5 dB(A) le jour et 3 dB(A) la nuit.”

Commentaire : ce passage, qui est présent dans plusieurs pages, est fort incomplet.

Les textes réglementaires (ICPE) introduisent ces émergences pour tout niveau sonore supérieur à 35 dB(A) !

Par exemple un niveau sonore qui passerait de 30 dB(A) à 36 dB(A) de nuit ne correspondrait pas à un dépassement ! Or, ces 6 dB sont bien plus qu’un doublement du niveau et le bruit qui serait retenu par le cerveau (conscient ou inconscient) serait alors celui des éoliennes, cachant le reste.

Il convient d’insister sur deux points supplémentaires.

  • l’échelle des bruits fournie par FranceEnergieEolienne, plaçant les 35 dB(A) de l’éolienne à 500 m entre la chambre à coucher (30) et le bureau (40). Outre le problème de la signature du bruit industriel, lancinant, même faible, il faut signaler que les nacelles des éoliennes (100 à 110 dB(A) au niveau de la nacelle) seront environ à l’altitude 200 m, bien au-dessus de habitations de l’écart de La Haie, des maisons de Rocourt-Saint-Martin et même de celles de Coincy, au bout du thalweg descendant de la Plaine de Chanon.
  • l’absence, ici, et dans tous les dossiers d’EP, de référence à l’importance des bruits faibles, en particulier dans une chambre, fenêtre ouverte en direction des sources de bruits industriels (éoliens, par exemple), même faibles. Ceci provient du fait que les bruits industriels (et, aussi, les bruits des appareils ménagers) ont des signatures caractéristiques facilement reconnaissables et que leur permanence sur de longues périodes peut s'avérer plus que dérangeantes. 

En ce qui concerne les infrasons, le rapport de l'Académie Nationale de Médecine, cité ci-dessus, se veut rassurant tout en rappelant les autorités à une grande attention vis à vis des atteintes sanitaires apparaissant lors du développement massif du nombre d'éoliennes.

Extrait du rapport de l'Académie Nationale de Médecine (2017)

“… le groupe de travail recommande

…

- de systématiser les contrôles de conformité acoustique dont la périodicité doit être précisée dans tous les arrêtés d’autorisation et non au cas par cas,
…

- de ramener le seuil de déclenchement des mesures d’émergence à 30 dB A à l’extérieur des habitations et à 25 à l’intérieur (tout en laissant les éoliennes sous le régime des Installations Classées pour le Protection de l’Environnement),

…”

 Paysages

NORDEX dit bien qu'il n'est pas question de cacher les éoliennes : 165 ou 170 m de haut (bout de pale), d'un mobile tournant à 15 tours par minute. L'altitude du bout de pale en position haute atteindra donc 290 m tandis que les altitudes du voisinage sont environ 100 m au fond des vallons (Ordrimouille), 120-130 m sur les petits plateaux, 150-170 m aux Buttes Chalmont, 164 m à la Hottée du Diable. Les éoliennes seront alors visibles de nombreux habitants (La Haie [Armentières], Rocourt-Saint-Martin, Coincy, Nanteuil-Notre-Dame, Bruyères-sur-Fère) et de toutes les routes des environs, dont la D1.

NORDEX, comme l'ADEME, indique que le paysage est entièrement subjectif. Ce qui est subjectif aussi, ce sera pour nous, le niveau subjectif des “covisibilités acceptables”. Un paysagiste indépendant (MATUTINA, bureau d'étude spécialisé) est chargé de l'étude de l'intégration ! Disons que la subjectivité des paysages peut aussi se retrouver chez les paysagistes.

La faiblesse de la dénivellée entre plateaux et vallons rendra visibles les éoliennes d'une très grande partie de ce petit territoire. S'ajoutant ainsi à la profonde modification de l'Orxois, semé maitenant de parcs éoliens. L'appel à la remise en état en fin de vie ne doit pas tromper les gens : le développement de l'éolien n'est pas prévu pour durer juste 15-20 ans mais pour 50 à 70 ans, sauf à trouver d'autres sources électriques… mais on peut espérer. Le paysage du sous-sol a bien sûr une importance, pas forcément pour le promeneur, mais… (le démantellement du socle n'est pas prévu en fin de vie).

 Fonctionnement des éoliennes

“… Elle génère une production électrique décentralisée, renouvelable et non délocalisable qui utilise une énergie gratuite et inépuisable : le vent.”

L'électricité produite est, heureusement, délocalisable : ces éoliennes industrielles sont, en France, comme dans la plupart des lieux, reliées au réseau électrique, national ici, seul capable d'apporter actuellement l'électricité en tout instant et en tout lieu lorsque le besoin s'en fait sentir. Inépuisable est à peu près vrai, sur la vie d'une, plusieurs générations… mais la mise en œuvre d'un développement massif des éoliennes est soupçonné modifier le climat, localement, et plus (augmentation des températures).

L’éolienne produit de l’électricité pour des vents de 13 à 90 km/h (vent trop fort : arrêt pour des raisons de sécurité). Pour des vents faibles et moyens la puissance fournie varie selon la puissance 3 de la vitesse du vent, bien qu’elle tourne 80 à 85% du temps. Une éolienne peut être active sans produire beaucoup lorsqu'on la regarde.

Les vents moyens hivernaux sont généralement plus forts qu’à d’autres périodes de l’année et la participation des éoliennes à l’équilibre production-consommation se fait alors en tenant compte des productions éoliennes qui peuvent être très importantes…

Des événements anticycloniques, marqués par les vents faibles sur des périodes longues, obligent à faire appel aux ressources pilotables (charbon, gaz, fioul, nucléaires), aux importations éventuelles. Lors de ces épisodes les 3 régimes de vents (que chantent FEE et ADEME) sont alors très souvent corrélés et assèchent la ressource éolienne. [A noter que RTE prévoyait que l’hiver 2017-2018 devait assurer un facteur de charge minimum moyenné sur la France entière égal à 10% ; or des valeurs inférieures (jusque 3%) ont été observées cet hiver là].

Avec un facteur de charge de 10% il eût fallu 150 000 éoliennes de 3 MW pour remplacer les 50 GW de nucléaire cet hiver. (Notons que les promoteurs n’insistent pas trop sur le remplacement du nucléaire : ils laissent Greenpeace, ADEME et autres s’en charger).

Les trois zones de vent (Méditérranée, Manche, façade atlantique) étaient considérées comme complémentaires (dixit RTE en 2007, apporté par NORDEX en 2018). La CRE avait trouvé un bel exemple en 2012, sans parler du tout des contre-exemples. Les relevés concernant l’Europe révèlent malheureusement des corrélations non nulles sur une bonne partie de son territoire, menant à deux phénomènes gênants : pléthore d’électricité par moments, absence critique à d’autres.

La réponse à cela est assez simple (théoriquement) : mettre l’électricité en conserve… ; malheureusement il beaucoup plus simple d’installer rapidement des éoliennes (on peut couvrir la France en 1 ou 2 décennies) que de trouver et développer les moyens de stockage de l’électricité, pratiquement inexistant actuellement.

Vente de l’électricité

La présentation par NORDEX de la vente de l’électricité produite par les éoliennes est mal menée. Depuis mai 2017, pour le projets nouveaux, la vente de l’électricité éolienne s’effectue par deux méthodes :

  1. pour les plus petits (et pour l’instant) un système de vente sur le marché de gros, compensée (si le marché est inférieur à un prix de référence [~72 €/MWh] à l’heure actuelle) par un complément de rénumération jusqu’au prix de référence.
  2. pour les plus grands : appel d’offre (l’Etat retient alors le plus offrant en fonction des prix moyens de l’électricité sur le marché et de ce qu’il estime juste pour la rénumération des industriels éoliens). Le prix retenu pour 2018 se monte à 65 €/MWh. NORDEX en profite pour insister sur la “diminution du prix de l’électricité” passant du régime d’obligation d’achat de 82 €/MWh aux 65 €/MWh.

Les deux méthodes protègent les industriels contre les bas prix du marché qui apparaissent de plus en plus lors des événements venteux, compte tenu de l’augmentation du parc éolien en France ou en Europe. Même RTE signale des événements de prix négatifs.

“… L’éolien, avec un coût beaucoup plus faible, permettra par conséquent de réduire le coût général de l’électricité. ”

Comparer le prix de l’énergie éolienne (que l’on achète obligatoirement – pour l’instant — lorsqu’elle est produite, limitant alors la vente de l’électricté de sources pilotables) avec le prix des sources pilotables (le nucléaire de plus en plus en France) est alors mal venu. Le nucléaire de l’EPR est quand même prévu pour fournir de l’électricité à la demande… celui de l’éolien fournissant quand le vent s’y prête. L’éolien se moque, dans ses présentations, de faire paraître le coût des sources vertes ou autres (théoriquement non polluantes) dont le développement est absolument nécessaire à l’équilibre production/consommation [STEP à trouver et à construire, mégabatteris, réseau intelligent, électrolyse vers H2…, tous développements en cours {au stade recherche !} ].

Les riverains à proximité des parcs peuvent-ils bénéficier d’avantages sur les prix de l’électricité ?”

NORDEX répond “non” du fait d’un principe d'équité territoriale. Dans les faits l’électricité est une production de service public, même si la libéralisation permet d’acheter de l’électricité soi-disant verte chez divers producteurs (même chez EDF) ou agrégateurs (exemple : Leclercq). Mais tant que vous n’êtes pas propriétaires de parcs vous ne pouvez dire que vous utilisez l’électricité d’un parc donné.

A noter que l’Etat tient compte – dans ses jugements sur les appels d’offre – d’une certaine forme d’implantation locale des financements. Cela fait bien sur le dossier et, surtout, implique psychologiquement les habitants dans la constitution du dossier et de son acceptation. Exemple : Valorem vient de voir accepter son appel d’offre pour le parc éolien d’Ablaincourt (80), et le prix de vente de l’électricité tien compte de la présence d’un financement participatif (prêt ouvert aux locaux [picards] : au total 300 k€ pour un projet atteignant 50 M€ [soit 0,6 % !], prêt de quelques années, à rendement 4 et 5 %/an, en fonction du rapprochement). Ce financement participatif est textuellement apparent sur les arrêtés de mai 2017 définissant les modalités des appels d’offre d’éolien terrestre.

Pourquoi installer des éoliennes à Armentières et Rocourt ?”

A cette question correspondent toute une série de questions un peu annexes, qui toutes sauf une (“Elles créent des emplois locaux dans la région d’Armentières et Rocourt”) traitent de généralités sur les bienfaits du développement de éolien industriel en général… en France.

“Pour le bénéfice environnemental”

Principal atout : production sans déchet (physique et CO2). “… elle permet de se substituer aux énergies dites « de pointes » souvent émettrice de CO2” – du moins si on en croit NORDEX. “L’éolien se subsitue, la plupart du temps, à des moyens thermiques… éviter… l’émission de 15 MtCO2/an à l’horizon 2020…”

Le problème qui se découvre peu à peu pour RTE et l’ADEME est que si à court terme (à l’heure actuelle) la production éolienne permet, en hiver lorsque les centrales nucléaires tournent à plein régime (et ne peuvent donc fournir plus), de diminuer l’appel aux centrales thermiques et éventuellement aux importations, elles ne peuvent remplacer les pointes (les vents ne soufflent pas forcément en pointe à ces moments là et les turbines à combustibles (gaz ou fioul [toutes deux sales en CO2]), l’hydraulique de lac sont là irremplaçables pour longtemps.

De plus en plus le développement des éoliennes sur le territoire français se fait au dépend des centrales nucléaires (faire appel à la situation de 2006 est quand même bizarre).  RTE a fourni les données de production CO2 (filière production d’électricité, seulement) suivantes pour les années 2016 : 23,1 MtCO2, et 2017 : 27,9 MtCO2. L’augmentation (!) est attribuée (malgré l’augmentation des puissances installées solaire et éolien) à une baisse de l’hydraulique, à la relative diminution de l’appel au nucléaire (modernisation post-Fukushima…) d’où l’appel au gaz et au charbon, principalement.
 
RTE a même fourni ses visions du développement de l’éolien et du PV en France, à l’horizon 2035 (les éventuelles éoliennes de Rocourt-Armentières travailleraient encore à cette date) : le développement du parc intermittent français (éolien [52 GW en 2035, contre 14 GW en 2018] et PV) éviterait à cet horizon 10 MtCO2/an en France, mais en plus 40 MtCO2/an au niveau européen (moins d’importation d’électricité sale d’outre Rhin, exportations [espérées] d’électricité intermittente vers des pays sans vent… ou du moins exportation (à bas coût) des productions d’origine nucléaire des centrales françaises restantes ?

Foin alors de l’électricité non délocalisable… Votre paysage devient donc l’objet de la transition énergétique hors de nos frontières.

Demandons alors à l’Allemagne (fournisseur entre autres de financement de l’éolien français) quelle est l’évolution de son parc pilotable… quelle est l’évolution de sa production de CO2… ? depuis qu’elle a mis en marche l’Energiewende.

Records with renewables, but once again no progress on CO2 emissions – 2017 was a year of mixed success for the energy transition.https://www.agora-energiewende.de/en/

Comme indiqué sur le tableau placé en début d’article les chiffres donnés par NORDEX pour le projet Rocourt/Armentières permettent d’évaluer l’évitement de CO2 que les prompteurs attribuent à leur production, soit environ 450 gCO2/kWh. Cela peut être la traduction du remplacement (suggéré) de sources fossiles (charbon, gaz, fioul) pendant 75% du temps, lorsque les éoliennes produisent… mais ce chiffre est à comparer aux 450 gCO2/kWh du projet de Valorem (Ablaincourt) cité plus haut ;  Valorem insiste sur le fait que les kWh de son projet évitent la combustion de gaz, centrale à gaz pilotable, elle. Il n’y a guère nous avons rencontré un projet dans le sud de la France, associant un parc éolien à une centrale à gaz (à construire)… tout comme le développement des éoliennes espagnoles a été mené en parallèle à au développement de centrales à gaz (pilotable), permettant une augmentation importante de la production électrique espagnole (ceci a mené à un équilibre financier… délicat).

Notons qu’un des scenarios 2035 de RTE développe énormément des centrales à gaz (GCC), permettant l’arrêt des centrales nucléaires (à la date de leur 40 ans). Quitte à accepter une augmentation de la production de CO2 pour l’électricité.

“Pour garantir l'indépendance énergétique”

Les ressources fossiles carbonnées (gaz, fioul) européennes ont beaucoup décru (gaz et pétrole de mer du Nord) menant à une augmentation des importations de ces produits. NORDEX attribue à ce fait une augmentation des tarifs de l’électricité… qui ne peuvent que diminuer si l’on remplace les centrales fossiles par les ressources électriques (intermittentes) éoliennes et PV (sous-entendu : le vent et le soleil sont gratuits) ! On reste alors étonné de l’augmentation des tarifs de l’électricité dans les pays cités en exemple : Allemagne, Danemark et Espagne. Quelque chose resterait-il caché ?

Pour y répondre nous reprendrons des renseignements issus de la page internet de Jean-Marc Jancovici

https://jancovici.com/transition-energetique/electricite/quel-est-le-vrai-cout-de-lelectricite/

Les % d’utilisation qui apparaissent dans les graphiques, trouvés sur cette page internet, correspondent à l’autre dénomination possible du facteur de charge. On remarquera que deux colonnes correspondent à l’éolien : la plus basse correspond à l’éolien nu, sans externalité [l’industriel fournit de l’électricité qui lui est racheté en totalité – l’intégration dans l’équilibre production/consommation ne le concerne pas ! (c’est en gros le point de vue qui est présenté par NORDEX dans son document, sans le dire, bien sûr {c’est le prix qui est cité par de nombreux politiques… qu’il n’est pas besoin de citer}). La plus haute estime ici le coût réel du MWh éolien, associé de STEP (barrages de lac), ce qui le rend pilotable et augmente donc son % d’utilisation. 

cout sources mwh janco 1
légende : estimation coût total du MWh en sortie de source (hors frais de réseau) dans les hypothèses suivantes : coût d’actualisation de l’investissement, 8 %/an ; coût de la tonne de CO2 : 0 € ; coûts du gaz et du charbon 20 €/MWh et 100 $/t, respectivement.

Pour les évaluations du coût d'actualisation se rapporter à la page de Jean-Marc Jancovici. Rappelons que le coût du combustible nucléaire est très faible, compte tenu de l'énorme potentiel énergétique de la tonne d'uranium (sans parler des centrales de 4ème génération).

cout sources MWh janco 2cout sources mwh janco 2
légende : estimation coût total du MWh en sortie de source (hors frais de réseau) dans les hypothèses suivantes : coût d’actualisation de l’investissement, 2 %/an ; coût de la tonne de CO2 : 100 € ; coûts du gaz et du charbon multipliés par 2.

On comprend, entre autres, à la vue de ce graphique la permanence des pressions de l'Allemagne sur son partenaire français pour diminuer le potentiel nucléaire de la France. Rendre propre des centrales à charbon coûte cher…

On pourrait d'ailleurs juger de l'indépendance énergétique française en parcourant les pages du sit cité plus haut https://www.agora-energiewende.de/en/ ou tout simplement en s'interrogeant sur l'origine de la plupart des parties importantes des éoliennes implantées, des financements de la plus grosse partie de parcs.

Localement, le promoteur parlera de France mais pensera réseau européen.

Bien sûr, devenir propriétaire de STEP déjà construites est alors fort attirant plutôt que d'investir à partir de 0 (trouver des sites, obtenir l'autorisation, les construire…).

“Elles créent des emplois locaux…”

Rappelons tout d’abord que les nacelles et les pales (les éléments nobles) sont fabriquées pratiquement totalement hors de France : Allemagne, Danemark, Espagne… Chine.

NORDEX rapporte le nombre de 15 870 emplois éoliens en France, en forte croissance. Ces chiffres se retrouvent sur le document édité par FEE et EoleIndustrie, que l’on trouve sur la page

https://fr.scribd.com/document/359296538/Observatoire-de-l-eolien-2017

Il faut bien voir que ces emplois sont pour une grande part des emplois non pérennes, liés soit à l’étude, soit à la fabrication et l’installation, d’une filière en forte croissance. Tandis que les emplois pérennes, nécessités sur toute la durée de la vie de l’éolienne sont les emplois d’exploitation et maintenance : seuls ces derniers pourraient, éventuellement, avoir une base de travail dans la région d’Armentières/Rocourt (on peut toujours rêver).

On trouve sur une page internet du site Sauvons le climat un tableau instructif concernant les filières PV, éolienne et nucléaire (cette dernière restant la source de référence en France), chiffres 2016

filière nucléaire éolien PV

emplois exploitation/maintenance par MW installé

0,7 0,2 0,3
facteur de charge moyen 80 % 22 % 13 %
nombre de MWh produits annuels par emploi 10000 9650 3800

La dernière ligne est intéressante : on pourrait croire que pour cet aspect nucléaire et éolien sont semblables. On “pourrait” car comme nous l'avons vu les aspects pilotables et intermittents sont des aspects essentiels.