Réunion de concertation ? Bref compte-rendu

Une quarantaine de personnes : habitants d'Essômes, de Bonneil, d'ailleurs peut-être… des représentants des associations APPEISA et Vie & Paysages.

La réunion s'est tenue dans une salle prêtée par la mairie d'Essomes, organisée par ATER environnement et le promoteur GlobalWindPower (ci-dessous nommée GWP). Une brève présentation d'ATER menant à des questions de la salle, des réponses données par la représentante de GWP.

Le choix fait par GWP de la démarche (non obligatoire) vers les habitants vise à promouvoir l'acceptation du projet par la population. Ainsi sont annoncées – avant le dépôt en préfecture – trois réunions.

  • La première, donc la présente réunion. Un compte-rendu (rappelant des questions et réponses présentées ce 22 janvier) devrait être fourni par ATER.
  • La seconde aura pour sujet de permettre à la population d'apporter sa connaissance du territoire, dans le but de préciser de façon fine la position des éoliennes sur le plateau de la Picoterie (partie d'Essômes).
  • La troisième devrait permettre à GWP de définir et choisir judicieusement les “mesures compensatoires” à l'installation des éoliennes.

Ensuite, le dossier de projet bien cadré et écrit sera mené en préfecture pour permettre aux services de l'Etat de l'étudier et lancer l'enquête publique.

On remarquera ici que cette “concertation” ne semble pas devoir mener à la possibilité d'un abandon du projet.

ATER donne alors quelques aperçus sur la raison d'être des projets éoliens. Raisons parmi lesquelles :

  • Produire de l'électricité supplémentaire : éclairage, transports, usines, communications… chauffage.
  • Répondre à l'augmentation prévisible de la consommation d'électricité.
  • Localiser les productions électriques près des consommateurs.
  • Permettre un évitement de la production de CO2.
  • Apporter des ressources financières aux propriétaires (et fermiers) et aux communes (divers échelons des habitants). Eventuellement permettre une particiation des habitants aux bénéfices financiers, via un financement participatif.

Les questions n'ont bien sûr pas manqué. Plus que des questions, d'ailleurs – puisque le sujet est quand même bien connu – mais des remarques que les points ci-dessus ont provoquées :

  • Etonnement (ému ?) de la part des deux associations concernant la nécessité de produire d'avantage d'électricité. L'ADEME prône les 100 % d'électricité d'origine renouvelable à l'horizon 2050… en insistant beaucoup sur une diminution de la consommation d'électricité (et prévoyant même des importations non négligeables pour permettre l'équilibre de la production-consommation). La France est depuis longtemps un exportateur important d'électricité. Il n'est plus prévu de le rester !
  • APPEISA s'étonne de la nécéssité de localiser les sources électriques, compte tenu de la qualité du réseau de transport HT de RTE. Les pertes sont surtout dues au réseau d'ENEDIS (BT). Par ailleurs il est connu que les sources localisées sont la source de difficulté d'intégration dans le réseau (équilibre tension/fréquence). Les promoteurs éoliens sont dans les faits exonérés de la qualité de leur fourniture. Comme l'avoue ATER le réseau THT et HT reste une nécessité… et doit être renforcé !
  • L'évitement de CO2 apparaît comme un argument de fond (participer à la Transition Energétique n'est en soi pas un argument de fond, mais un habillage de circonstance). Actuellement il y a 13,7 GW d'éolien et de nombreux GW en attente dans les préfectures. L'ADEME vise 160 GW d'éolien en 2050 sans répondre précisément à la question ultra importante de la mise en conserve des quantités pléthoriques d'électricité éoliennes lors des coups de vent : STEP à construire, méthanation (à rendre rentable industriellement !), hydrolyse (obligeant à multiplier les éoliennes inutiles aux moments de vent faibles), méga-batteries inenvisageables aux coûts actuels…
  • L'aspect social reste lié aux revenus que les propriétaires et les communes espèrent tirer de ces éoliennes. Comme le dit le facilitateur, le promoteur et l'exploitant sont des industriels répondant à la question de fournir de l'électricité ! Les revenus des communes ou des propriétaires n'est pas de leur domaine. Les sommes alouées sont un appât, pour résoudre en partie leurs difficultés.
  • Le paysage n'apparaît pas ! D'ailleurs l'ADEME n'en parle plus.
  • Pas plus que le coût social et environnemental des moyens énormes de stockage de l'électricité à mettre en œuvre à la gestion de l'équilibre production/consommation en  cas de développement important des ressources fatales : lacs de montagne ou de falaise pour les STEP (stations de transfert d'énergie par pompage), ressources en matières premières diverses (mines polluantes des terres rares de Chine et d'ailleurs…) Bien sûr la question n'est pas à poser au promoteur : lui est là pour faire de l'électicité supplémentaire !