Je parcours très régulièrement les chemins de France… et vois sur une quinzaine d’années la disparition de paysages, l’encerclement de villages, le couronnement de crêtes… sur des régions entières. Je vois l’extension des zones frappées, les taches éoliennes se rejoindre : Beauce et Loiret rejoindre la Champagne de Châlons-sur-Marne et Troyes ; la Picardie (et le Nord) rejoindre la Champagne, via les Ardennes et le nord de la Marne, rejoindre Beauce et Loiret via le Soissonnais, l’Orxois, l’Omois et la Brie, la Champagne rejoindre la Bourgogne via le plateau de Langres, l’Auxois… La Champagne rejoindre la Lorraine par l’Argonne et le Barrois…

Et tout cela soutenu par des associations utilisant des arguments « généreux » : production d’électricité (pléthorique !) avec réduction de la production de GES, développement de la production locale d’énergie, réduction de la consommation d’énergie…

Comment se fait-il que certains nous serinent à longueur d’années que le développement de l’électricité éolienne et photovoltaïque fait baisser le prix du marché spot de l’électricité alors que les particuliers voient leur facture augmenter ? Comment se fait-il que ces mêmes personnes n’avouent pas que ce sont les subventions payées par ces particuliers qui permettent à ces énergies de détruire les marchés de l’électricité - libres et sans entraves  - et de détériorer les financements des moyens futurs dans une économie où l’électricité est un moyen particulièrement propre pour l’industrie et les transports ?

Comment se fait-il que certains nous serinent les bienfaits des réductions de consommation d’énergie, alors qu’ils participent à l’élaboration de nouveaux moyens, sans se poser la question de leur participation à la bonne qualité de l’électricité qu’ils produisent, en s’intégrant eux-mêmes dans la gestion et le financement de l’équilibre nécessaire production-consommation ?

Comment se fait-il qu’ils défendent la production « localisée », en rejetant sur d’autres le financement, la conception et l’intégration de ces productions locales sur un réseau connecté au niveau européen ?

Comment se fait-il qu’ils déclarent élégantes les éoliennes et renvoient les opposants à leurs réseau de lignes haute-tension alors que leur propre production rend nécessaire le développement de ces lignes pour collecter et transporter ces GWh d’un bout à l’autre de la France, d’un bout à l’autre de l’Europe ?

Comment se fait-il que les promoteurs, dont les documents sont soutenus par certains (élus divers, associations, organisations…), annoncent que l’évitement de CO2 par leurs kWh à venir se montera à 550 gCO2/kWh parce que leurs machines fonctionneront au détriment de productions étrangères, lors des pointes de consommation françaises, alors que RTE précise bien que la France est fortement exportatrice d’électricité (75 gCO2/kWh exporté par la France) ; parce que l’Allemagne nous transfère des TWh (550 gCO2/kWh importé par la France), TWh qui, en grande partie, ne sont pas consommés en France mais transitent, via le réseau de RTE, vers d’autres frontières ?

Comment se fait-il que l’on nous annonce qu’il faut réduire la consommation d’énergie alors qu’on augmente soi-même l’offre, ponctionnant des fonds, provenant d’une façon très générale des particuliers, diminuant par là-même les possibilités de financement de réhabilitation énergétique de ces particuliers ?

Comment se fait-il que l’on installe sur nos territoires des moyens de production à relativement faible production de CO2 (GES ?) alors que certains financements proviennent de fonds d’entreprises industrielles grosses productrices de CO2 dans leurs propres pays , leur permettant ainsi un verdissement bienvenu ?

Comment se fait-il que les communes soient renvoyées à une acceptation de dossiers éoliens sauf à se voir interdire des améliorations qui naguère leur étaient permises par un juste équilibre ville/campagne ?

Alors s’il vous plaît, n’arguez pas de la défense des chauves-souris, des zones natura 2000, des migrateurs ailés, des trames vertes et bleues, des voies vertes… pour admettre cela.

Je ne suis pas châtelain, mais j’aime côtoyer les châteaux dans mes randonnées. Je ne suis pas un gros propriétaire terrien, mais j’aime les grands espaces libres, cultivés ou non. Je souhaite pouvoir continuer ainsi, sans qu’une association ne m’envoie vers des régions lointaines qu’elle considère comme seules dignes de protection.