Les dossiers d'enquêtes publiques (EP) indiquent un certain nombre de chiffres qui sont suceptibles de mener à une acceptation par le commissaire enquêteur, les préfets et les différentes instances publiques (et par le public ?)

Ici sont rassemblés ces chiffres trouvés aussi sur les dossiers d'EP, mais aussi sur les sites internet des sites ou des promoteurs.

parc Charly/Marne (02) Champigneul - Pocancy (51) St Michel C.C. (44) Santerre (80) Albine (81) Genouillé (86) Leury (02)
nombre d'éoliennes 11 13 5 8 8 5 4
puissance unitaire (MW)  2 3,3 2 2,5 2 2,2 3
puissance installée (MW) 22 42,9 10 20 16 11 12
production annoncée (GWh/an)  47 100 25 61,9 60 30 27
facteur de charge  0,24 0,27 0,29 0,35 0,43 0,31 0,26
évitement CO2 annoncé (t/an)  31500 26913 19000 4270 26430 8875 2000
évitement gCO2/kWh 670 269 760 69 439 296 74
nombre de Français correspondant à production 6299 13402 3351 8296 8041 4021 3619
annonce dossier (hab.)
20000 53825 9000 foyers 17700 foyers 7800 foyers 17700 8000 foyers
coût unitaire/éolienne (M€/MW) (retenu ici)
 1,5 1,5 1,5 1,5 1,5 1,5 1,5
coût projet (M€)  33 64 15 30 24 17 18
financement participatif (€)    130000 750000 110500 250000 115000 > 400000
participati/coût (‰)   2 50 4 31 21 67
vente électricité (M€/an) 3,854 8,2 2,05 5,075 4,920 2,46 2,214

Remarques

  • les lignes à fond vert indiquent les chiffres trouvés dans les documents des promoteurs ; celles à fond blanc correspondent à des renseignements déduits des précédents, éventuellement évalués à partir d'hypothèses prises pour informations réalistes, cf. infra.
  • la production annoncée n'est qu'une indication, formée à partir des caractéristiques des sites (vents) et du modèle d'éolienne. La production réelle est sujette au secret industriel, ie il est impossible pour le public de vérifier après coup, site par site, la véracité de l'estimation.
  • le facteur de charge (déduit de la puissance installée et de la production annoncée) varie d'un site à l'autre (certains apparaissent outrageusement gonflés [la moyenne française réalisée est assez proche de 0,23]).
  • l'évitement en CO2 est ici une estimation qui a de l'importance (puisqu'un des arguments des projets repose sur le fait que les éoliennes évitent d'utiliser des sources électriques fortement émettrice de CO2 charbon, gaz, pétrole…). On trouve ici un peu n'importe quoi ! Depuis 69 gCO2/kWh correspondant au contenu moyen de l'électricité française (ce chiffre varie un peu d'une année à l'autre), à 760 le promoteur arguant que ses éoliennes (à lui) éviteront l'usage des centrales au charbon (reste à savoir s'il est propriétaire de ces centrales là ! ; il n'y a presque plus de centrales de ce type en France). D'autres – si l'on fouille un peu les projets du promoteur – indiquent que ses éoliennes seront couplées à des centrales à gaz (cycles combinés) pour lesquelles il propose un projet et que ses éoliennes éviteront l'usage de ces centrales là [il suffit de connaître un peu le développement des éoliennes et centrales gaz CC dans le cas de l'Espagne pour s'apercevoir des risques financiers de ce modèle].

Les plus sages (269 et 296 gCO2/kWh) utilisent à peu près les valeurs données par l'ADEME et EDF en 207, 280 gCO2/kWh. Se souvenir alors que ce chiffre de 2007 n'a jamais été vérifié, malgré le retour d'expérience d'une quinzaine d'année : le problème est complexe puisqu'une partie de l'électricité française est exportée (à la valeur du contenu moyen français) et une partie importée (à la valeur du contenu moyen européen [550 gCO2/kWh]), méconnaissant les sources réelles de nos voisins aux moments des importations, lorsque nos éoliennes fonctionnent.

  • Couplé à la production estimée le nombre d'habitants (ou foyers) qui auraient leurs consommations électriques couvertes par un parc donné est à prendre avec des pincettes. L'autarcie en électricité, d'un village ou d'une communauté de commune, n'est bien sûr pas d'actualité, mais surtout les quantités d'électricité consommée, en moyenne, par un habitant, pour vivre, se déplacer, s'éduquer, investir… sont bien plus grandes que celles que l'on pourrait déduire des chiffres des promoteurs (comparer les lignes “nombre de Français” et “annonce dossier”). Une éolienne de 2 MW produit en moyenne sur un an la quantité d'électricité d'environ 600 Français.
  • L'estimation (faite ici) des coûts de construction est basée sur la valeur de 1,5 M€/MW (valeur qui semble devoir être pérenne sur une longue période). Nous n'avons pu trouver les coûts des projets menés à terme depuis un certain temps et avons donc pris cette valeur pour l'ensemble des sites. De même le prix de vente de l'électricité d'un parc dépend de la date du contrat et nous avons pris ici la valeur de 82 €/MWh.
  • Le revenu annuel (prix de rachat de l'électricité par les acteurs de la distribution) est alors déduit à partir de la production estimée.
  • L'apparition du financement participatif s'est faite afin de donner un intérêt financier local aux projets. Ce sont des prêts à court terme (quelques années) avec des taux interessants (5 à 7 %, avec faveur pour les créanciers habitant près des projets). Prêts presque sans danger (compte tenu des obligations de rachat) ; les sommes qu'il est possible d'engager dans ce cadre restent normalement faibles (centaines à quelques milliers d'euros)… on notera le cas particulier du parc de Leury (traité par Lendosphère, qui a vu quelques créanciers avancer plusieurs dizaines de milliers d'euros [ce renseignement était accessible lorsque la date limite d'inscription n'était pas dépassée] !)
  • Le financement des projets est bien sûr accessible au particulier (en dehors du financement participatif) : demandez donc à votre banquier les possibilités de placement aux meilleurs taux d'intérêt !